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Scorpions ou les chevaliers teutoniques du hard-rock. Titre pompeux mais ça leur va bien. Pourtant il leur a fallu du talent et du courage pour rejoindre la première division des groupes de hard, trustée par les anglais et les américains avec les écuries incontournables comme Deep Purple, Led Zeppelin, Black Sabbath, Kiss, Aerosmith, etc…
Les allemands étaient plutôt attendus dans les disciplines music électro, son industriel, musique expérimentale bref Klaus Schulze, Kraftwerk, Can et les autres.
Mais Scorpions a voulu jouer dans une autre cour et il a bien fait car il apporté un univers différent où se côtoient le rock dur et les ballades.
L’autre originalité est qu’en général les groupes de hard sont des écrins pour faire briller des « guitars-héros ». Avec Scorpions l’équilibre évolue et la valse des guitars-héros (les frères Schenker, Uli Jon Roth ou Matthias Jab) n’a jamais pris l’avantage sur le chanteur Klaus Meine. Le secret du son de Scorpions est là : la voix magnifique et unique de Klaus qui s’est même améliorée avec l’âge !
Mais reprenons la chronologie des faits avec notre playlist 1Lp1Track. Elle commence par un premier segment de 6 albums où Scorpions fait ses gammes et monte en puissance et en respect dans le monde du hard-rock et gagne ses fans sur la planète. Des pochettes censurées (inimaginables d’ailleurs aujourd’hui), des thèmes provocateurs, des paroles destinées aux adolescents en quête d’identité (« Speedy’s coming », « Pictured Life ») et l’incontournable live au Japon, caractérisent cette période de « In Search of The Peace of Mind » à « He’s a Woman She’s a Man ». C’est pour Scorpions la période la plus orthodoxe dans le genre.
Puis à partir de l’album « Lovedrive » et son drôle de reggae « Is There Anybody There ? », le projet artistique évolue visuellement sur les pochettes et musicalement avec une production plus formattée pour les radios. Scorpions cherche manifestement à étendre son univers et surtout son public. Et il a bien raison car le succès est au rendez-vous. Les puristes ont probablement regretté ce « virage » commercial mais « Make It Real », « No One Like You », « Rythme of Love » et surtout « Rock You Like a Hurricane » sont ce qu’il se fait de mieux dans le genre du « hard fm ».
Mais la grande surprise vient de l’autre talent de Scorpions : l’art de la ballade à faire pleurer dans les chaumières. Et là il faut avouer que nous sommes servis : « Still Loving You », « Send Me an Angel » et le très politique « Winds Of Change » où Scorpions n’allait quand même pas louper l’occasion que des allemands de l’ouest s’expriment à l’occasion de la chute du mur de Berlin. Ils ont eu raison. Le morceau est devenu un tube de légende !
Scorpions modernise continuellement sa palette musicale pour mieux coller au son du moment (« Mysterious », « Deep and Dark », « The Good Die Young »).
Après le standard du groupe « The Zoo » sorte d’hymne de Scorpions en concert et « Hard Rockin’ Place » qui n’apporte pas grand-chose à la légende, la playlist se termine avec deux ballades « Sign of Hope » et « When You Came Into My Life » qui posent la question : Scorpions est-il le plus romantique des groupes de Hard-rock ? A vous de le savoir…
#1Lp1Track
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