Peu d’artistes arrivent à mener de front une carrière solo et une carrière en groupe. Bryan Ferry, chanteur de Roxy Music, fait partie de ce club fermé avec Phil Collins. En général c’est avant et après une vie de groupe que chacun prend ou reprend sa liberté artistique. Par exemple, Mick Jagger n’a pas vraiment réussi sa parenthèse solo pour la hisser au même niveau de réputation qu’avec les Rolling Stones.
Bryan Ferry est un personnage à part dans le milieu rock des années 70-80. Déjà dans le casting de Roxy Music, il dénote avec son air de grand-frère déjà mature à l’attitude postée entre celle du dandy et celle du gendre idéal. Alors quand il s’agit de se lancer seul, Bryan ferry ne nous propose pas un rock qui sent le cuir et la sueur, mais plutôt une sorte de pop-rock pour les beaux quartiers.
Costard, cravatte, cheveux brossés et gominés, Bryan Ferry assure et rassure le bourgeois. Son projet ? Mettre en avant ses talents d’interprète au service de la chanson pop-rock anglophone sous toutes ses formes.
Ses deux premiers albums regardent dans le rétroviseur en proposant des reprises de tubes des années 60 et 70 avec des orchestrations complètement revisitées et surtout la voix assez unique et reconnaissable de Bryan Ferry. Bryan ferry n’est jamais en démonstration vocale ou ostentatoire. Au contraire, il préfère une voix juste et posée et il faut bien l’avouer qu’il tape dans le mille !
Les deux premiers albums, dont sont tirés « A Hard Rain’s A-Gonna Fall » de Bob Dylan et le standard des The Platters « Smoke Get In Your Eyes », sont de véritables succès et encouragent Bryan Ferry dans sa démarche parallèle à celle de Roxy Music.
C’est à partir du troisième album que Bryan ferry se met aussi aux commandes de l’écriture de ses chansons et qu’il étend également ses collaborations artistiques comme avec Mark Knopfler ou Nile Rogers par exemple. Ses potes de Roxy Music ayant assuré les premiers opus ne seront jamais bien loin.
Ce virage plus personnel en plein milieu des années 80, ouvre la période probablement la plus prolifique et la plus connue du grand public avec des tubes incontournables comme « Slave To Love », « Don’t Stop The Dance » ou « Your Painted Smile ».
Mais Bryan Ferry n’abandonnera pas le plan initial de revisiter avec sa sensibilité des titres et ça donne des résultats étonnants comme « I Put a Spell on You », complètement transfiguré en morceau funk, ou l’une des meilleures interprétation de « Knockin’ on Heaven’s Door » tiré de l’album « Dylanesque », complètement dédié à des reprises de chansons de Bob Dylan qui est très inspirant pour Bryan Ferry, ou enfin le « Johnny & Mary » de Robert Palmer, gros tube de 1980, rhabillé au goût du jour en 2014 avec le DJ norvégien Todd Terje.
Bryan Ferry aime aussi regarder plus loin dans le rétroviseur avec des ambiances qui sentent plus l’époque de la prohibition ou l’après guerre comme sur « These Foolish Things » (encore une reprise) ou « Alphaville » co-écrit par Bryan. Et pour ceux qui apprécient cette sensibilité rétro, je conseille l’album « As Time Goes By » avec par exemple le titre « I’m in the Mood for Love » choisi pour la playlist 1Lp1Track.
Pour faire le trait d’union entre les deux facettes de la carrière de Bryan Ferry, la playlist intègre une version jazz new-orleans du tube de Roxy Music « Avalon » et termine par une ballade romantique (encore une !) « Fooled Around and Fell In Love ».
A bord du Bryan Ferry, cette playlist 1Lp1Track vous invite à une croisière dans l’univers de la chanson anglophone portée par un des plus grands interprètes des 50 dernières années.
#1Lp1Track

Chaque semaine retrouvez ma playlist #1Lp1Track pourdécouvrir ou redécouvrir des groupes ou des artistes français et étrangers. Ce ne sont pas de classiques « Best of » mais une revue complète de la production artistique en sélectionnant pour chaque album (=1Lp), un titre (=1Track). Cela vous permet de revoir le parcours créatif et l’évolution musicale de ces différents artistes. Si vous voulez suivre les nouveaux artistes disponibles –> C’est ici !