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Evoquer The Doors c’est plonger au coeur d’un moment particulier de l’Amérique déchirée entre conservateurs et mouvement hyppies, entre les pro et anti guerre du Vietnam sans oublier le mouvement égalitaire noir.
Un moment particulier où sur la scène rock de grands noms s’imposent comme Jimi Hendrix, Janis Joplin, Santana… et en point d’orgue le tsunami culturel avec le concert de Woodstock auquel d’ailleurs The Doors sera comptabilisé avec les grands absents de l’événement au même titre que les Rolling Stones ou Led Zeppelin.
The Doors est un groupe mythique qui, malgré un parcours ramassé sur à peine dix ans, séduit encore les jeunes générations. Ce statut il le doit à Jim Morisson son chanteur contreversé pour ne pas dire ingérale (certains diront un esprit libre et éclairé), disparu très tôt pour rejoindre le Club des 27 ce qui a eu pour effet mécanique de l’élever au rand d’icône du rock et lui permet depuis de contester la suprématie du Che Guevarra sur le marché des posters et des teeshirts.
Ce statut, The Doors le doit aussi à l’empreinte musicale du duo Robby Krieger à la guitare « dépouillée » et Ray Manzarek aux claviers qui oscillent entre l’harmonium d’église et l’orgue de Barbarie. The Doors est une musique qui se lit avec les textes de Jim et qui s’écoute avec les échanges et les solos de Robby et Ray. Le batteur John Densmore a eu l’intelligence de rester discrètement à sa place pour ne pas perturber se fragile équilibre entre chant et instruments.
Classé dans la catégorie Rock Psychédilique, je crois impossible de définir précisément le style musical des Doors. A part l’unité de l’empreinte musicale, comment trouver une cohérence entre les plannant « When The Music’s Over » ou « Riders on the Storm », le son très circus de « Alabama Song (Whisky Bar), le blues rock « Roadhouse Blues », les très pop « Light My Fire » ou « LA Woman » ou l’étonnant latinos « The Mosquito » (que les fans de Joe Dassin reconnaitront).
Le répertoire des Doors a largement été utilisé dans le cinéma notamment le morceau d’anthologie « The End » repris dans le film non moins mythique « Apocalypse Now ».
Côté paroles, il faut se laisser porter par la poésie de Jim Morisson et ne pas ce soucier de ne pas toujours en comprendre le sens. Jim Morisson disait lui-même ne pas pouvoir expliquer certaines de ses propres paroles !! Mais n’est-ce pas là justement la beauté d’une œuvre quand elle prend un sens pour le public que l’artiste n’imaginait même pas en conscience ?
La mort de Jim Morisson à Paris a abrégé la carrière de The Doors malgré les tentatives plutôt pathétiques des trois survivants de continuer pour deux albums. Mais sans Jim Morisson la magie a disparu (écouter « In the Eye of the Sun »).
Heureusement les nombreuses rééditions et compilations publiées depuis les années 70 permettent à la playlist 1Lp1Track des Doors de fournir une vision d’un patrimoine musical et d’un univers toujours intacts 50 ans plus tard.
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