Si vous êtes pressé-e, découvrez New Order en moins de 10′
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Dans les années 80, je n’étais pas franchement attiré par la New Wave. Le son très électronique, les boucles répétitives, le look minimaliste et souvent tristounet m’ennuyaient malgré les succès de Depeche Mode, Orchestral Manoeuvres in the Dark ou, en France, Indochine.
Jusqu’au jour où l’album « Low-Life » de New Order me tomba entre les mains et ce fût la révélation ! Cet album, dont pas moins de trois titres sont tirés dans la playlist 1Lp1Track, est juste indispensable et l’héritage d’une époque musicale qui a tant laissé aux générations suivantes.
New Order est issu d’un événement dramatique : le suicide du chanteur Ian Curtis du groupe Joy Division. Les autres musiciens laissés artistiquement, et probablement affectivement, sur le carreau décident de relancer la machine. Bernard Sumner, Peter Hook et Stephen Morris forment donc New Order. Rejoints par une femme aux claviers Gillian Gilbert, New Order est donc un groupe mixte pendant près de 20 ans. Ensuite, vicissitudes habituelles des groupes, la composition évoluera autour des membres fondateurs.
New Order a l’art de créer des lignes rythmiques très fortes sur lesquelles se posent mélodies entêtantes, envolées harmoniques légères, solo jamais démonstratifs mais toujours efficaces. Une orginalité, pour moi, est que New Order ne se perd pas dans la technologie du moment en gardant prégnantes les guitares qui ont parfois des relents de riffs punk. Et très bizarrement, cela donne des morceaux très entrainants et même plutôt dansant.
Il est indéniable que les stars des dance floor du moment comme AVICII, Calvin Harris ou David Guetta sont des enfants naturels des New Order. Il suffit d’écouter le mythique « Blue Monday » pour s’en convaincre. Ce morceau qui a explosé le record des ventes de maxi 45 Tours (une antiquité pour les plus jeunes) est une référence qu’il faut écouter une fois dans sa vie.
New Order n’est pas qu’un groupe musical, ses textes ont aussi souvent un propos. « Love Vigilantes » par exemple raconte remarquablement l’histoire d’un soldat au combat qui ne rêve que de rentrer chez lui pour revoir sa famille. Il la reverra…dans son cercueil.
New Order peut être à la fois dansant et angoissant comme sur « This Time of Night ». La voix neutre et parfois limite de justesse de Bernard Summer ajoute à l’ambiance grave et étrange. « Bizarre Love Triangle », très sautillant, est en complet décalage avec l’histoire de ce type probablement abandonné qui ne peut s’arracher au passé.
« Round and Round » ouvre comme un début de débat politique à la télévision. « The Perfect Kiss », tiré de « Low-Life » est une référence évidente pour moi au suicide de Ian Curtis et le regret de n’avoir rien fait et tout ça sur un beat très entrainant… C’est toute l’ambiguïté de l’univers de New Order.
« 60 Miles an Hour », au son moins électro, démontre que le groupe aurait pu aussi être un groupe de rock comme les autres. Les plus récents « Restless » et « Be a Rebel » sont un retour à la dance music que n’a jamais vraiment quitté New Order.
La trajectoire de New Order laisse une trace indélébile dans l’univers de la musique électro – trace qui continue d’être suivie de nos jours par tout créateur de musique électro.
#1Lp1track
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