Alain Bashung – 1Lp1Track

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Alain Bashung est le clown triste du rock français. J’y reviendrai.

Mais je préfère commencer par ma première expérience avec Alain Bashung, quand, adolescent prépubère, je passais en boucle sur l’électrophone familiale, le double album de l’opéra rock « La Révolution Française », en m’imprégnant de la BD intégrée à la pochette (belle production au passage). Je connaissais les paroles par coeur et la liste des artistes comme Les Charlots, les Martins Circus, Antoine et un certain…Bashung dans le rôle de Robespierre ! J’avoue ne pas avoir fait le rapprochement quand plusieurs années plus tard le titre « Gaby Oh Gaby » a innondé les ondes radios et les Hits Parades.

Alain Bashung est un clown triste : clown pour sa recherche effrénée du calembour et du bon mot et triste car il jette un regard cynique, sombre, grave parfois tragique sur ses contemporains et le monde qui l’entoure. Démarche funeste qui ne fera qu’empirer avec le temps qui passe.

Mais revenons sur cette carrière exceptionnelle qui a fait entrer Alain Bashung dans le panthéon des grands artistes de la chanson française du XXème siècle. Après un premier album passé inaperçu car pas facile de lancer une carrière folk-rock à la française dans un monde bouleversé par la mode du Punk ( il est pourtant sympa ce « C’est la faute à Dylan » qui ouvre la playlist #1Lp1Track), après cet album donc, je n’hésite pas à dire que le second opus « Roulette Russe » est un incontournable dans toutes les discothèques. Les albums plus récents comme « Fantaisie Militaire » ou « Bleu Pétrole » sont plus primés et reconnus mais, pour moi, c’est bien « Roulette Russe » l’indispensable. Deux titres sont pris de cet album : « Guru tu es mon furer de vivre » (excellente satire de la vie d’un fidèle dans une secte ) et « Bijou Bijou » (rupture amoureuse tout en douceur ou en lâcheté selon le point de vue).

Ensuite arrive le tsunami « Gaby » dans la carrière d’Alain Bashung qui rend l’artiste populaire et lance (enfin) sa carrière. Mais la médaille à son revers : comment rester authentique et fidèle à son projet artistique en continuant à répondre aux attentes du public ?

Le modèle que va trouver Alain Bashung en vaut un autre : produire des albums exigeants et élitistes dans lesquels s’insèrent quand même un ou deux titres plus programmables en radio. Cela a plutôt bien fonctionné avec « Vertige de l’Amour » sur l’album « Pizza », « Osez Joséphine » (et son clip étourdissant, la tête tourne à suivre ce cheval blanc en piste autour de ce couple de guitaristes) sur l’album éponyme ou avec « Ma Petite Entreprise » sur l’album « Chatterton ». Mais la méthode a aussi ses déconvenues comme « What’s in a Bird » sur « Figure imposée » ou « C’est comment qu’on freine » sur l’album « Play Blessure » réalisé avec Serge Gainsbourg.

Mais revenons aux gros succès de Bashung (au passage il perd son prénom dans l’imaginaire collectif), « SOS Amor » (en version live dans la playlist), « Résidents de la République » et surtout le magnifique « La Nuit je Mens » (il m’a fallu du temps pour comprendre que le morceau parlait des heures sombres de la résistance et de la collaboration). Tous ces titres vont dorer le côté populaire du blason de Bashung.

Sur un de ses derniers albums « En amont », le très beau morceau « Immortels » a une coloration prémonitoire d’un homme qui commence a être rongé par la maladie. Alain Bashung a la reconnaissance du Métier et il lui rend bien avec plusieurs albums de reprises (voir « Le Sud » de Nino Ferrer, « Les Mots Bleus » de Christophe ou « Chez Max Coiffeur pour Homme » de Gainsbourg).

Alain Bashung est crédité auteur, compositeur et interprète (on peut ajouter acteur). Ses collaborations avec d’autres artistes sont nombreuses. Je retiendrai quand même le couple Boris Bergman au texte et Alain Bashung à la musique comme faisant partie des meilleurs associations de la chanson française.

Les spécialistes remarqueront que la playlist #1Lp1Track fait l’impasse des morceaux chantés en anglais ou en allemand. J’ai d’ailleurs longtemps cru que Bashung était d’origine allemande alors qu’il est breton et kabyle élevé en Alsace ! Après il ne faudra pas s’étonner de la complexité du personnage avec toutes ces influences culturelles !

Alain Bashung disparu trop tôt nous manque mais nul doute qu’il se trouve au bar de l’Eden avec tous ses potes dont plusieurs ont été cités dans cet article. Voilà une playlist qui témoigne d’une époque , celle des années 1970 à 2010, vue par le prisme d’un artiste de génie.

#1Lp1Track



Chaque semaine retrouvez ma playlist #1Lp1Track pourdécouvrir ou redécouvrir des groupes ou des artistes français et étrangers. Ce ne sont pas de classiques « Best of » mais une revue complète de la production artistique en sélectionnant pour chaque album (=1Lp), un titre (=1Track). Cela vous permet de revoir le parcours créatif et l’évolution musicale de ces différents artistes. Si vous voulez suivre les nouveaux artistes disponibles –> C’est ici !

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