Lynyrd Skynyrd – 1Lp1Track

L’histoire de Lynyrd Skynyrd est celle d’une tragédie. Alors que le groupe de rock sudiste, venu de Floride, est en pleine ascencion, il est brutalement décapité suite à un crash de l’avion qui transportait le groupe pendant sa tournée causant la mort notamment de son chanteur leader créateur Ronnie Van Zandt, d’un guitariste et de sa soeur choriste, Steve et Cassie Gaines et d’autres personnes parmi les roadies et accompagnateurs.

Les autres membres du groupe, véritables survivants, dont notamment le guitariste Gary Rossington et le clavier Billy Powell, mettront presque dix ans à reformer le groupe grâce à l’initiative du petit frère Johnny Van Zandt qui ne faisait pas partie de la formation initiale mais qui va reprendre le flambeau également au chant.

Le groupe va reprendre sa route en avant mais il est souvent question de groupe « maudit » avec Lynyrd Skynyrd tant la faucheuse prélèvera son lourd tribu pendant de nombreuses années et encore récemment. Maladies, accidents… Bon inutile d’en dire plus et revenons à l’aspect musical.

Vous l’avez compris la discographie de Lynyrd Skynyrd se décompose finalement en deux périodes assez distinctes : celle avec Ronnie et celle avec Johnny. A ses débuts, Lynyrd Skynyrd reprend le sillon du rok sudiste creusé par les Alman Brothers en y ajoutant une composante plus hard sans pour autant abandonner les ingrédients qui ont fait le succès de leurs ainés.

Le légndaire « Free Bird » ouvre la playslist 1Lp1Track, légendaire et remis au goût du jour dans les années 2000 en devenant le cauchemard des joueurs de Guitar Hero sur playstation. Vient ensuite le titre probablement le plus connu de Lynyrd Skynyrd « Sweet Home Alabama » (qui répond d’ailleurs au passage au « Southern Man » de Neil Young). « Saturday Nigth Special » et « Gimme Back my Bullets » montent d’un cran la note hard que veut ajouter Lynyrd Skynyrd à son rock du sud même s’il reste fidèle aux figures imposées du genre sur « Swamp Music » qui sent bon le bayou.

Vivre sans attaches est l’un des thèmes préférés de Ronnie Van Zandt comme sur « Free Bird » ou « Travelin’ Man » et avec ce mode de vie les excès qui vont avec : la boisson et l’alcool dont les addictions sont souvent traitées avec regrets comme sur « The Needle and The Spoon », « Devil in the Bootle » et le prémonitoire « That Smell » qui parle d’accident mortel juste avant le crash de 77.

Avec « Keeping The Faith » s’ouvre la deuxième période, celle de Johnny Van Zandt. On sent de suite l’influence du hard fm, très à la mode en cette fin des années 80 et surtout très formatté pour les radios. Sur cette période le groupe utilise évidemment beaucoup le matériel historique en concert, et les compilations puisent largement dans la première période (je recommande particulièrement le bijou des débuts « Simple Man », plaidoyer d’une mère à son fils à méditer).

Cette deuxième version de Lynyrd Skynyrd tente malgré tout de rester fidèle à son héritage sur le boogie « Good Lovin’s Hard To Find » mais elle sait aussi sortir des titres que n’aurait pas reniés Bon Jovi comme sur « Red, White & Blue » ou sur « Simple Life » (l’intro a un goût de déjà vu non ?). La version live de « Working » impose le côté hard du groupe. Un groupe qui n’est là finalement que pour entretenir la flamme de Ronnie Van Zandt, celle d’un passé brutalement interrompu et jamais complètement retrouvé malgré les tentatives généreuses du petit-frère.

Lynyrd Skynyrd c’est le coup de soleil du rock sudiste qui ne veut pas se soumettre à l’étoile noire de son destin.

#1Lp1Track.

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