Dans le monde multi-polarisé du jazz rock où les carrières se font et se défont en groupe ou en solo, chaque musicien tente de tracer une route personnelle qui finira par laisser une empreinte originale. Dans ce monde il n’y a pas la place pour la médiocrité et seuls les plus talentueux arrivent à réaliser la synthèse et obtenir la reconnaissance des publics pop, rock, funk ou jazz.
Dans ce cercle, le génial bassiste Stanley Clarke a su se tailler une réputation incontournable. Que ce soit seul, en leader de son groupe éponyme ou en rejoignant d’autres artistes, Stanley Clarke a développé toutes les facettes de son art.
Les premiers albums s’inscrivent dans la veine d’un jazz rock qui s’inscrit dans la lignée de celui de Jeff Beck que l’on retrouve d’ailleurs avec son acolyte Jan Hammer.
Si le premier titre « Unexpected Days » est un peu timide, « Lopsy Lu » pose les bases sur lesquelles Stanley Clarke va dérouler ses trames entre riffs rock et envolées jazzy des guitares. « School Days » et son petit frère « Rock’n’roll Jerry » sont les morceaux les plus connus, repris d’ailleurs dans de nombreux jingle Tv des années 70.
La virtuosité de Stanley Clarke transforme la place de la basse dans l’équilibre basse-guitare. Le bassiste n’est plus un simple faire-valoir mais un partenaire à armes égales des autres instrumentistes en démontrant notamment que la basse peut aussi produire des mélodies. Une révolution qui va influencer des générations de bassistes. Générations qu’on retrouve sur l’important « Thunder ».
Après la face rock, explorons la face funk. Et comme il est dit dans « We Supply », Stanley Clarke peut « supply all The funk You need ! »L’album « I wanna play for You » regorge de trouvailles sonores qui seront largement reprises par le disco-funk des années 70-80.
Côté variété et ouverture grand public, que ce soit seul ou avec Georges Duke ou Herbie Hancock, Stanley Clarke s’essaie avec un succès mitigé à séduire avec le mielleux « Lives on », le sirupeux « Sweet Baby », le racoleur très années 80 « Heroes », la balade funk « Heaven sent You » ou même les purement instrumentaux « Campo Americano » ou « Hideaway ».
Stanley Clarke va d’ailleurs de plus en plus faire la part belle aux instruments plutôt qu’aux voix et à commencer par la basse évidemment et en effet on se surprend à écouter avec attention de bout en bout les morceaux sans texte. L’interprétation est à l’initiative de l’auditeur et l’offre est pléthorique entre l’ambiance piano bar avec le saxophoniste Douglas Webb, la balade « Song for John » qui fleurte avec le free jazz, le truc à écouter à l’heure de l’apéro « what if i Forget the Champagne » et plein d’autres univers à découvrir en écoutant la playlist 1Lp1Track qui pourra vous plonger dans une apathie ouatée sur « Funny How Time Flies » et vous réveiller en sursaut sur « Danger Street ».
Il faut prendre le temps de parcourir la production de Stanley Clarke, un immense artiste sans frontières musicales.
#1Lp1Track.

Chaque semaine retrouvez ma playlist #1Lp1Track pourdécouvrir ou redécouvrir des groupes ou des artistes français et étrangers. Ce ne sont pas de classiques « Best of » mais une revue complète de la production artistique en sélectionnant pour chaque album (=1Lp), un titre (=1Track). Cela vous permet de revoir le parcours créatif et l’évolution musicale de ces différents artistes. Si vous voulez suivre les nouveaux artistes disponibles –> C’est ici !