Publié par J’observe de nombreux articles ou post sur la bienveillance et la gentillesse qui seraient des vecteurs d’efficacité des équipes. J’y adhère même si je pense que la bienveillance est une posture « naturelle » voire innée et donc difficile à apprendre. Des attitudes bienveillantes qui forcent la nature peuvent être contre-productives car rapidement perçues comme non sincères.
La bienveillance n’est pas non plus un passeport pour le pays des Bisounours mais plutôt le début de la complicité qui, elle, rend efficace opérationnellement une équipe. En football, on appelle cela « jouer les yeux fermés ».
Pour illustrer cela, je puise de nouveau dans mes références cinématographiques avec cet extrait du film « Où est passée la 7ème compagnie » que je vous propose de visionner maintenant : Ici
Evidemment, l’effet comique de la scène saute aux yeux en premier. Mais à y regarder de plus près, je vois la bienveillance qui va dans les deux sens – au début les 2 soldats vers leur chef pour l’inviter à prendre une pause sans culpabiliser, et évidemment ensuite le chef vers ces soldats pour partager son savoir-faire sur la nage (n’oublions pas qu’en 1940 beaucoup de personnes ne savaient pas nager). Le « qu’est-ce que vous nagez bien Chef ! » est à la fois ironique voire impertinent et en même temps admiratif et le Chef ne s’en offusque pas au contraire il rebondit sur le climat plutôt bon enfant pour donner des conseils de nage qui ne sont pas dénués de moqueries.
Certains pourront voir dans cette scène, isolée, condescendance du Chef et flagornerie des 2 soldats. Mais prise dans l’ensemble du scénario, cette petite baignade soude définitivement cette équipe appelée à des épreuves périlleuses pendant tout le film (que je vous conseille car c’est un monument d’autodérision à la française sur la débâcle de 1939 qui est une des périodes les plus noires de notre histoire moderne).
© Ecrit par J.Méance en août 2016
La fiction pour maitriser la réalité 
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