En 2004 arrive le Web2.0 ! C’est le début des réseaux sociaux, du cloud et surtout des plateformes de streaming qui vont proposer des contenus audio et vidéo. YouTube en 2005, Spotify en 2006 ou Deezer en 2007 révolutionnent la façon de consommer de la musique en apportant une réponse satisfaisante à la question du piratage des oeuvres musicales, comme Netflix le fera plus tard avec les films.
C’est l’époque où j’ai moi-même arrêté de consommer des CD pour devenir un utilisateur assidu de ces plateformes et, convaincu, j’ai été un « early adopter » en prenant un abonnement payant sur Deezer. Pourquoi est-ce que j’évoque cette époque ? Parce que Seether est le groupe qui me rappelle ce moment pivot où je vais abandonner le support physique de la musique. Un peu comme le CD « Brother in Arms » de Dire Straits m’a fait diminuer l’usage des vynyls.
J’ai découvert Seether sur YouTube en même temps que toute une palanquée de groupes post-grunge et métal comme Korn, Foo Fighter, Alter Bridge, Staind… J’ai d’ailleurs réalisé ma première playlist sur Deezer « SeetherChain » qui a fait le tour du monde (dans ce temps-là Deezer envoyait un message à chaque écoute de votre playlist).
Mais trève de nostalgie et revenons à Seether. Petit quiz : quelle est la nationalité de ce groupe qui a commencé par s’appeler Saron Gas ? Sud-Africain ! Eh oui le pays de Nelson Mandela et de Johnny Clegg a produit l’un des meilleurs groupe de rock de l’ère millenium. Mais comme nul n’est prophète en son pays, c’est bien aux USA que Seether a trouvé l’audience et le succès qu’il mérite.
Les deux premiers albums « Disclaimer » et « Disclaimer II » sont bourrés de titres majeurs comme « Fine Again », « Gasoline », « Broken » (repris ici dans la version en duo avec la chanteuse d’Evanescence Amy Lee et qui a servi de support à l’appel aux dons après le passage de l’ouragan Katerina en Nouvelle-Orléans) ou « Driven Under » (en version acoustique live).
Le troisième album « Karma Effect » est la confirmation sous forme de consécration de sa notoriété avec deux tubes « Remedy » et « Truth ». Seether est définitivement installé dans le paysage metal rock américain. Le leader Shaun Morgan, chanteur, guitariste et seul survivant de la formation initiale, peut développer un univers puissant et évocateur.
Seether s’écoute et se regarde ! Il ne faut pas passer à côté des clips de « Fine Again » ou « Remedy ». La vidéo découverte ci-dessus vous donne un aperçu si besoin. Côté du son, Seether occupe l’espace avec des harmoniques guitares-voix où les riffs les plus sauvages cohabitent avec des mélodies presque sentimentales. Il faut écouter la version de « Careless Wisper » pour comprendre que Seether est capable d’appliquer les schémas du rock explosif sur les balades les plus romantiques. Georges Michael a dû apprécier l’hommage depuis son paradis.
Seether entretien une ambiguité entre le bien et le mal comme avec les deux rythmes de « Betray and Degrade ». « Country Song » est un peu à part avec son chorus qui semble avoir été piqué à Nickelback ; et « Words as Weapon » a un refrain taillé pour les chorales à la mode des Poppys ! Un curieux mélange qui n’a rien d’étonnant car Seether est toujours sur la juxtaposition du beau et du laid. Une vision à la fois pessismiste et optimiste du monde tel qu’il est finalement. Est-ce de son origine d’un pays où le blanc et le noir ont du mal à se mélanger que tient cet antagonisme ? La playlist termine avec « Fake It », le plus gros succès aux USA.
Seether est un bon point d’entrée pour entrer dans le monde du métal alternatif et des héritiers de Nirvana.
#1Lp1Track

Chaque semaine retrouvez ma playlist #1Lp1Track pourdécouvrir ou redécouvrir des groupes ou des artistes français et étrangers. Ce ne sont pas de classiques « Best of » mais une revue complète de la production artistique en sélectionnant pour chaque album (=1Lp), un titre (=1Track). Cela vous permet de revoir le parcours créatif et l’évolution musicale de ces différents artistes. Si vous voulez suivre les nouveaux artistes disponibles –> C’est ici !