Tunnel psychologique : et vous qu’elle est votre position de repli ?

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Qui n’a pas eu un jour l’impression désagréable de se faire berner sans ressentir le moindre désir de réaction ? Vous connaissez sûrement ces situations où vous acceptez d’acheter un produit dont vous savez parfaitement que vous n’avez pas besoin, où vous acceptez d’aller voir une expo que vous n’aimerez pas, où vous acceptez une consigne de votre manager qui est manifestement inutile… Vous savez qu’il faut refuser, argumenter, ne pas vous laisser faire mais vous êtes tétanisés, hypnotisés, incapables de réagir car votre interlocuteur utilise la technique du tunnel psychologique.

En deux mots, cette technique de manipulation permet de placer un (ou plusieurs) acteur(s) dans un tunnel de pensées dont il ne sortira que par la décision qu’on veut lui faire prendre à son insu. C’est assez détestable mais j’avoue que la première fois que j’en ai entendu parlé c’était lors d’une formation de manager… Reconnaissons que ce procédé peut être utile pour débloquer une négociation commerciale ou imposer une décision désagréable (exemple connu du discours de motivation de M.Bigeard pour convaincre les parachutistes de sauter sur Diên Biên-Phu alors que tout indiquait que la défaite était au bout).

Comme je n’ai pas publié de métaphore cinématographique depuis un moment, je vous propose un traitement plus léger du sujet avec ce savoureux passage du film « Je vais craquer » où vous trouverez tous les ingrédients d’un magnifique tunnel psychologique. Avant de regarder l’extrait, une petite mise en place est nécessaire : le personnage principal (joué par Christian Clavier), plutôt bien arrivé dans la vie, une gentille famille, un bel appartement, un bon poste de cadre mais en pleine crise de la quarantaine et sa furieuse envie de changement, va se plaindre du comportement d’un collègue qui a légèrement piétiné ses prérogatives. Pour voir l’extrait c’est ici.

Du grand art ! Résumons le tunnel psychologique du patron qui s’appuie au passage sur sa position d’autorité qui facilite sa tâche : valorisation de l’interlocuteur, prise de hauteur pour mettre en avant les enjeux stratégiques qui les dépassent, intention de démissionner prêtée à Clavier dont il ne fait aucun doute qu’il a une position de repli (c’est là qu’est « le twist ») et toujours beaucoup d’empathie et d’humanité dans le propos. Du grand art qui fait dire à Clavier en sortant « quel con je suis ! Il me fout à la porte et je lui dis merci ! »

C’est drôle et cynique à la fois. J’adore pour ma part le « Mon cher ami » du patron qui sent l’embrouille ainsi que le « je savais qu’un homme de votre trempe ne le supporterai pas ».

Vous avez probablement un jour été victime d’un tunnel psychologique. Qu’elle a été votre position de repli ? N’hésitez pas à témoigner en commentant ce billet.

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Crédit photo : Photo du film Je vais craquer de François Leterrier d’après BD de Lauzier

© Ecrit par Jean Méance en juin 2019

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