Elus, dévouement, bénévolat, et gilets jaunes

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En lisant le comte de Monte-Cristo d’Alexandre Dumas, une phrase m’interpelle en ce mois de janvier 2019 de Grand Débat en salle des fêtes et de gilets jaunes dans la rue. Cette phrase est :  » le dévouement ; c’est ainsi qu’on appelle en termes honnêtes l’ambition qui espère. »

Les exemples sont légions d’hommes ou femmes politiques qui, la main sur le cœur, mettent en avant que la motivation de leur engagement politique est d’être dévoué-e-s à leur pays c’est à dire littéralement qu’ils sont prêt-e-s à sacrifier leur vie, leurs intérêts à leurs compatriotes. Je reste en général assez méfiant sur l’authenticité de cette posture surtout quand l’ambition finit par se dévoiler en plein jour à l’occasion de l’annonce d’une candidature à un destin national plus important (par exemple Edouard Balladur en janvier 1995).

Je le dit tout net : l’ambition est nécessaire. Sans elle pas de Christophe Collomb, pas de Louis Pasteur, pas d’homme sur la lune. L’ambition est un moteur de l’humanité comme un autre. Ce que je regrette c’est « l’ambition qui espère » ou autrement dit une ambition qui se cache derrière une hypocrisie de mauvais aloi. On peut reconnaître à François Mitterrand et Nicolas Sarkozy au moins cette similitude dans leur choix d’afficher leur ambition. C’est un point commun qui n’est pas un programme commun.

Trop d’hommes et de femmes politiques sont habités par une « ambition qui espère ». Qui parmi eux peut prétendre faire du bénévolat c’est à dire littéralement « rendre un service sans demander de rémunération en retour, sans en tirer de profit » ? A part les élus des petites municipalités, dont on peut se demander pourquoi ils prennent cet engagement à part leur motivation désintéressée pour les choses de la cité, je ne vois pas vraiment.

C’est là toute la différence entre dévouement et bénévolat. L’un est de l’ambition, l’autre du réel dévouement. C’est tout le mal entendu qui empoisonne depuis de nombreuses années la relation entre les élus et les citoyens (je préfère ce terme à celui de peuple qui sent déjà l’intention de parler pour tout le monde). Les gilets jaunes expriment ce malaise, sûrement un peu confusément, avec la proposition de Référendum d’Initiative Citoyenne pour reprendre le contrôle sur les affaires de la cité.

Le volet du Grand débat sur la citoyenneté est l’occasion de s’exprimer sur le système démocratique français, ses forces et ses faiblesses. Bien sûr, il y aura une analyse critique de l’existant des institutions, de la gouvernance, des lois qui s’empilent sur des procédures qui ne s’adaptent pas toujours. Je pense que c’est aussi l’occasion de revoir la posture des hommes et des femmes politiques, au-delà de la question de la moralité. Nos élus doivent avoir de l’ambition. Qu’ils l’expriment, l’assument et prennent leur responsabilité plutôt que d’utiliser des faux-fuyants qui finissent par jeter le discrédit sur la classe politique dans son ensemble.

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Crédit photo : Journée mondiale du bénévolatVos élus commune de VernaisonMédaille acte courage et dévouement

© Ecrit par Jean Méance en janvier 2019

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