Mon cher Big Data

Je t’écris car je sais que tu dois être bien malheureux après l’annonce publique et péremptoire du Professeur Raoult à propos d’une étude sur la chloroquine qui dénonce « une étude foireuse avec les Big Data ».

Ta sœur MarIA L’IA m’a confirmé que, depuis cette sortie reprise dans tous les médias, tu errais comme une âme en peine entre tes labels, tes features et tes signaux faibles…

Même si je viens chaque année chatouiller ta fierté avec ma série « Recherche Big Data désespérément », je viens ici t’apporter mon soutien cordial et sincère pour passer ces moments difficiles et douloureux.

L’injustice à ton égard est manifeste ! A-t-on déjà accusé les nappes de pétrole d’être responsables de la pollution ou l’uranium des drames de la bombe atomique ? Le bricoleur honnête plantant un clou accuse-t-il son marteau quand il se tape sur les doigts ? Non !

Les spécialistes de la question médicale, tous éminemment respectables, plutôt que de se rencontrer pour discuter calmement de leur division et partager leurs arguments, ont préféré l’art du tir à distance par médias interposés. Et te voilà pauvre victime collatérale du débat !

Pourtant la question est intéressante : l’observation clinique de terrain est-elle supérieure à l’exploitation de Data qui sont censées représenter la réalité ou du moins une certaine réalité. Nous savons tous les deux que la réponse est dans l’union des deux approches et que si les Data Scientist n’apporteront jamais de valeur sans comprendre le Métier, les spécialistes des Métiers ne peuvent ignorer ces nouveaux outils et ces nouvelles disciplines dans l’analyse des données.

Alors, mon cher Big Data, courage ! Après la pluie reviendra le beau temps. Je veux croire que cette crise aura au moins l’utilité de montrer au grand public que tu es une réalité, et que, à l’instar du crédo des médecins, martelé depuis le début de l’épisode du Covid-19, le rapport « Bénéfices / Coûts » de ton usage finira par faire pencher la balance du bon côté.

Amitiés.

Jean