Affaire Mc Kinsey ou les effets pervers du Conseil

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Attention cet article ne prend pas position sur « l’Affaire Mc Kinsey » qui a éclaté, en France, lors de la campagne présidentielle de 2022. Cette affaire est utilisée comme levier car elle illustre parfaitement les effets pervers du Conseil aux entreprises et aux administrations.

3 convictions sur le Conseil

Mais pour commencer je voudrais préciser trois convictions sur le Conseil que je me suis forgées après 40 années d’expérience, des deux côtés de la barrière, comme fournisseur et comme consommateur de Conseil :

  • Oui, les sociétés de Conseil sont des acteurs utiles de l’économie.
  • Oui, l’activité de Conseil peut apporter de la valeur aux entreprises.
  • Non, les sociétés de Conseil ne sont pas des associations de malfaiteurs.

...le Conseil une activité à multiples facettes…

Derrière le terme de Conseil se cachent des réalités multiples et parfois très éloignées du Conseil stratégique aux Directions Générales qui est souvent le domaine réservé des grands cabinets – dont les fameux Big Five dont fait partie McKinsey – et le Conseil opérationnel qui s’adresse aux entreprises qui font appel à des consultants pour passer une « bosse » dans leur charge de travail.

…dérives et effets pervers…

Ce qui est intéressant dans le cas du Conseil fourni par McKinsey  au gouvernement de la France, et pointé du doigt par la cour des comptes, est qu’il illustre très bien les « effets pervers » et les dérives de ce métier depuis une vingtaine d’année. Je veux dire par « effet pervers » l’utilisation exagérée des cabinets de Conseil qui conduit à un risque de perte de contrôle. Perte de contrôle dans les choix stratégiques, perte de contrôle dans la déclinaison tactique et opérationnelle des trajectoires pour atteindre ses objectifs et finalement perte de contrôle du savoir-faire et de la maitrise de son business.

…qui cachent des carences et des faiblesses…

La consommation excessive de missions de Conseil peut cacher quelques carences comme l’absence de vision d’une Direction générale ; le manque de confiance dans la capacité des ressources internes à traiter le sujet soit pour des raisons de temps (équipes surchargées ou complètement absorbées par le quotidien), soit pour des raisons de compétence ; ou, enfin, le manque de courage pour mobiliser les équipes et les motiver à réfléchir.

Trop de Conseil dans l’entreprise peut traduire aussi que le Run (fonctionnement) a pris le pas sur le Build (transformation) et que plus personne ne sort la tête du guidon pour prendre du recul. Cela peut être la manifestation de la disparition de pans entiers de compétences. Ça semble d’ailleurs être le cas dans l’administration française qui manque cruellement d’informaticiens à l’heure, pour ne pas dire à l’ère, du digital !!

…un devoir de conseil dû aux clients !

Dans l’opinion publique cette affaire va certainement dégrader l’image des cabinets de Conseil et des consultants. Il appartient aux cabinets de faire valoir leur devoir de conseil en alertant leurs clients que « Trop de Conseil tue le Conseil et devient malsain pour le client ». Le gouvernement vient de l’apprendre à ses dépens.

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Crédit photo : photo site eurosport

 © Ecrit par Jean Méance en Mars 2022

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